Début d'été à Fukuoka...

Publié le par Adri

... et fin d'une belle aventure. Cet article sera en effet le dernier consacré à Fukuoka. Après avoir roulé ma bosse ici plus de huit mois, j'ai quitté Fukuoka (福岡) à la fin du mois de juin. Je souhaitais, tel un contre-pied parfait, vous faire découvrir la vue de la Fukuoka Tower afin de clôturer cette jolie aventure. Le sommet de cet endroit, cadre des premières visites dans la capitale du Kyushu, restera inconnu pour moi. La vue sur la ville est parfaite de là-haut, à 360 degrés, panorama sur les installations portuaires, la baie de Hakata et les montagnes environnantes, lieux que je vous ai décrits tout au long de ces pages. J'avais donc prévu de gravir, par ascenseur, seul moyen de gagner l'espace d'observation pour le public, les hautes sphères de cet emblème de la cité, le dernier week end à Fukuoka. Situé à 123 mètres de hauteur, l'observatoire est accessible moyennant la somme de 800 yen (円). Malheureusement, le temps a été exécrable durant toute la dernière semaine. Des trombes d'eau se sont abattues sur Fukuoka, le ciel est resté teinté de ce gris triste et pluvieux qui ne permettait pas de distinguer au loin la presqu'île de Shika-no-shima qui referme la baie de Hakata. Dans ces conditions, je me suis résigné à ne pas admirer de là-haut la ville où j'ai vécu toute cette année. Je ne suis donc pas en mesure de vous proposer les photos panoramiques que j'avais envisagé de prendre et qui auraient, à coup sûr, témoigné du plaisir qu'a été cette expérience de vivre ici. En guise de consolation, je vous propose, ci-contre, ce cliché un peu plus ancien mais qui me plaît beaucoup. La Fukuoka Tower semble ici s'élancer en dominant de toute sa majesté les palmiers qui bordent la plage et le quartier artificiel de Marizon en contre-bas.
Je vous parlais donc de la pluie et des conditions météorologiques détestables. Le Japon est pris, depuis mi-juin environ, par la saison des pluies. Celle-ci est appelée ici le tsuyu (梅雨) et s'échelonne entre les mois de juin et de juillet. La pluie est le plus souvent fine, tel un crachin breton, imprévisible, insondable et légère. D'autre fois, comme ce fut le cas à Fukuoka à la fin du mois de juin, ce sont de vraies averses, des trombes d'eau similaires aux typhons du mois de septembre qui doublent voire triplent la pluviométrie des mois concernés. Quoiqu'il en soit, les températures n'en sont quasiment jamais affectées. La nuit n'est pas plus fraîche que le jour, un ou deux degrés inférieurs tout au plus. Pour preuve, une nuit où je suis rentré à quatre heures du matin chez moi, après avoir acheté à boire dans un supermarché (certains restent ouverts 24h/24), je me suis cru en pleine journée avec cette chaleur, le manque de sommeil qu'elle entraîne et les commerces ouverts. Ne manquait que le soleil qui allait d'ailleurs se lever sous peu. Les japonais ont la parade : ils usent de la climatisation de manière exponentielle. Fort heureusement, une loi votée en 2007 limite la température à vingt-sept degrés Celsius après que les autorités ont constaté que la température de certaines devantures était inférieure de plus de vingt degrés avec l'extérieur ! En été également, le Japon n'est pas regardant sur sa consommation d'électricité, déjà très importante toute l'année. Voici ci-dessous, un exemple du ciel chargé et obscur pendant le tsuyu :

Comme vous pouvez le constater sur ce cliché, la végétation est abondante grâce aux températures et au taux d'humidité qui tend vers les 100 %. L'étendue d'eau qui recouvre les anciennes douves ceignant le parc Maizuru, où se trouvent les ruines du château de Fukuoka, se couvre d'espèces végétales diverses et luxuriantes telles que des nénuphars (nymphéas) ou des feuilles de lotus dont les fleurs seront ramassées à l'automne. Je vous propose deux exemples supplémentaires ci-dessous :















Par ces fortes chaleurs et sans crainte d'être mouillé, Fukuoka dispose d'un atout de taille : sa présence en front de mer. Les plages à côté de chez moi, bien que très agréables et reposantes, m'avaient été déconseillées en raison de leur caractère trop urbain et de la présence certaine de pollution. Cependant, à trente minutes de vélo environ, à la sortie de la ville en direction de Karatsu, de très belles plage s'offrent aux visiteurs, très peu nombreux ici car les japonais n'affectionnent pas spécialement le farniente au soleil ni les baignades. Ils ont même tendance à fuir le soleil, les femmes s'en protégeant à l'aide d'ombrelles, pour des raisons médicales m'a-t-on expliqué. Leur type de peau souffrirait d'un manque de mélanine, indispensable à la protection de l'épiderme des Ultraviolets solaires. Cette information à propos de ce manque de sécrétion des mélanines est toutefois à vérifier... Je vous emmène donc faire un petit tour vers cette petite plage qui se trouve au fond des deux clichés de droite.






























Les gros rochers que vous apercevez sur ces photos sont les éléments des digues, monumentales au Japon. Ils sont destinés à protéger le littoral dans l'éventualité d'un tsunami ou d'un raz-de-marée, très probables ici.

Enfin, pour clôturer cet article, partager davantage l'échange culturel et refermer la période relative à Fukuoka, je vais évoquer seulement, faute d'y avoir goûté réellement, le Hakata Yamakasa Gion Festival. Événement le plus important de la ville et du Kyushu, il se tient actuellement du 1er au 15 juillet. Je l'avais déjà évoqué dans un article précédent et je vous invite à en revoir la description dans ce dernier. Je vais vous parler ici de la période pré-festival. J'ai pu admirer avant de partir quelques préparatifs de celui-ci. Chaque quartier présente une équipe qui confectionne et assemble son char dans la rue. De grandes scènes sont exposées et les poupées, marionnettes et décorations très colorées sont placées ici, à la vue des badauds et des journalistes qui diffusent entretiens et premières vidéos sur les chaînes de télévision locale. Les participants sont auréolés de gloire, ce sont de réels héros. Il faut dire tout de même qu'il faut de grandes capacités physiques et une forte dose de courage et d'adrénaline pour supporter la masse du char et l'entraîner dans une course folle. Le million de spectateurs attendus doit provoquer à lui seul, sous les cris et les encouragements de la foule, une forte motivation à ces hommes, vêtus d'une tunique proche des yukata. La tension monte au fil des jours avec toute sorte de sélections et de répétitions puis elle atteint son paroxysme le 15 juillet, à 4 heures 59 du matin très précisément, départ de la course de char (Oiyama). C'est l'apothéose de ce festival vieux de plus de 750 ans, la folie de la course, l'atmosphère lourde du début d'une journée estivale et la liesse des spectateurs qui viennent de tout le Japon admirer la puissance artistique et esthétique de Hakata, mêlée au courage et à la virilité de ses représentants. Je vous propose donc ci-dessous trois clichés des préparatifs de cet événement. Le premier a été pris proche des arcades commerciales de Shintoshi, à deux pas de Tenjin. Les deux autres représentent une équipe basée à Canal City !















C'est donc sur ces couleurs que s'est achevée mon année dans le Kyushu. Pour clore le chapitre Fukuoka, je vous recommande fortement de découvrir les planches de M. Vincent Lefrançois, regroupées sur son site Internet. Vincent, illustrateur de grand talent et professeur à l'Institut où je travaillais, capte à merveille ces instants de vie à Fukuoka où il a fait si bon vivre pour moi. En parcourant ses différents dessins, disséminés à travers les pages qu'il a créées, vous pourrez découvrir Aratô, mon quartier, différents endroits de la ville que j'ai pu décrire ici ou encore des illustrations du festival que je viens de citer. Fukuoka est donc une jolie page que je viens de refermer mais qui restera ancrée très longtemps dans le chapitre des très bons souvenirs. Mon départ a été quelque peu émouvant et les rencontres avec les personnes que j'ai côtoyées cette année ont été très enrichissantes. A présent, je vais vous conter encore un peu mon expérience tokyoïte et, je l'espère si je peux m'y déplacer, Kyôto, la péninsule d'Izû et Hokkaïdo. さようなら福岡!またね!Au revoir Fukuoka et, à coup sûr, à très bientôt...

Publié dans Fukuoka- Hakata

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V
L "illustrateur de grand talent qui capte si bien ces instants de vie de Fukuoka où il a fait si bon vivre pour toi" te salue, cher Adrien, et te remercie pour ces éloges sans aucun doute exagérées. Cela dit je regrette de ne pas t'avoir donné l'adresse de mon site avant, j'aurais tant aimé que tu flattes mon ego comme ça, de temps en temps, dans les couloirs de l'institut.<br /> Tu mets le doigt sur un point important : après toutes ces années passées à Fukuoka, il est quasiment de mon devoir dorénavant de situer cette ville au coeur même de mon travail créatif, de laisser un témoignage tangible de mon passage ici. Je te tiendrai au courant.<br /> <br /> En attendant je te souhaite bon vent, et de trouver très vite cet endroit où tu décideras, toi aussi, de t'installer.<br /> En te remerciant pour ce que tu as apporté à l'institut : ta bonne humeur et ton énergie.<br /> <br /> Amicalement
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A
<br /> Cher Vincent, tu penses bien que je me serais gardé de flatter ton ego dans les couloirs de l'Institut !!!! Merci pour ton message et pour ta présence aux événements notamment, qui,<br /> tu t'en doutes en tant qu'illustrateur, les a bien colorés ! Je suivrai ton actualité avec plaisir sur ton atelier décalé, .com ou .net ?! A bientôt ! Amitiés<br /> <br /> <br />
L
que d'émotion dans ce dernier article.....il sera difficile de tourner la page! on le sent bien! heureusement d'autres découvertes et d'autres beautés t'attendent!!!!bisous MAM......
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